Dans un communiqué de presse, le rapporteur général de l’Observatoire des Associations sur le Processus Electoral au Tchad (OAPET), M. Gombo Houzibé Breye suit avec attention la situation politique post-électorale dans le pays.
L’OAPET est surpris que le Code électoral ayant conduit au scrutin présidentiel ne figure pas sur la liste des lois à examiner par le Conseil National de Transition (CNT) pendant sa session extraordinaire. Toute de même, « le CNT va ainsi statuer sur trois lois organiques à savoir : le projet de loi organique portant composition du Parlement, régime des inéligibilités, des incompatibilités et indemnités des parlements, le projet de loi organique déterminant le nombre, les dénominations et les limites territoriales des collectivités autonomes et le projet de loi organique portant statuts des collectivités autonomes ».
Pour M.Gombo Houzibé Breye, ces lois organiques sont d’une importance capitale et ont une implication directe sur les prochaines élections législatives, sénatoriales et locales. « Cependant, le code électoral mérite aussi d’être toiletté pour lever certaines équivoques sur les conditions de transparence et de crédibilité de ces élections notamment l’affichage systématique des résultats devant les bureaux de vote après le dépouillement, la remise de copie de procès-verbal à chaque délégué de parti politique ou coalition de partis politiques », estime-t-il.
En outre, l’OAPET constate aussi que le Gouvernement, profitant des vacances parlementaires, a adopté au cours du Conseil des Ministres du 04 juillet 2024 une ordonnance qu’elle qualifie « d’injuste et scélérate » pour restructurer les unités administratives. « Ces nouvelles unités administratives délimitées, de manière unilatérale, par le Gouvernement ne tiennent pas compte du poids démographique des provinces », note M. Gombo Houzibé Breye. Il révèle que cette délimitation servira de base pour les prochaines élections puisque, ces unités administratives seront des circonscriptions électorales. Par conséquent, ce nouveau découpage administratif « remet en cause le principe de représentativité par le biais du poids démographique », affirme l’OAPET.
A cet égard, l’organisation s’interroge sur l’opportunité de faire un nouveau découpage administratif à la veille des élections législatives et locales. Ne faudrait-il pas faire un consensus national autour de cette question cruciale à travers une large concertation avant toute décision de cette envergure se demande-t-elle. Le gouvernement a-t-il pensé à la question de la paix et de la cohésion sociale en procédant à ce découpage taillé sur mesure ?
De tout ce qui précède, l’Observatoire des Associations sur le Processus Electoral au Tchad appelle le Gouvernement à revenir très rapidement sur cet acte qui risque de remettre en cause la cohésion sociale. Enfin, l’OAPET lance un appel patriotique à l’endroit des Conseillers nationaux pour examiner ce problème avec patriotisme et responsabilité.
Saturnin Asnan Non-Doum