Les forces de sécurité houthistes sont accusées d’avoir arrêté et fait disparaître de force, des dizaines de personnes, dont au moins 13 membres du personnel des Nations-Unies dans le pays. La plupart de personnes arrêtées sont des employés des organisations non gouvernementales opérant dans les territoires contrôlés par les Houthis.
Les personnes disparues sont pour la plupart des yéménites qui « ont consacré leur carrière à améliorer leur pays » mais aussi d’employés de la société civile détenus par les Houthis. L’Onu dénonce des « arrestations arbitraires » qui semblent fondées sur leur emploi actuel ou passé. « Les Houthis ont arrêté et fait disparaître le personnel de l’Onu et d’autres personnes tandis que la faim et la soif restaient endémiques à travers le Yémen, y compris dans les zones qu’ils contrôlent. Ces arrestations ont également eu lieu lors d’une récente et importante épidémie de choléra que les Houthis ont cachée pendant plusieurs mois, d’après les recherches en cours de Human Rights Watch », indique le site d’informations des Nations-Unies. Les forces houthies n’ont, selon les infirmations, présenté aucun mandat de perquisition ou d’arrêt au moment des arrestations, et les autorités ont de leur côté refusé de dire aux familles où sont détenues les personnes arrêtées. Des actes qualifiés de disparitions forcées. « Ils ont disposé des détenus au secret, sans accès à des avocats ni à leurs familles », informe la source.
Human Rights Watch Yémen appelle à la libération de ces personnes, à la fin des arrestations arbitraires et aux disparitions forcées. « Depuis la fin du mois de mai, les Houthis ont arrêté arbitrairement des dizaines de membres de la société civile et du personnel de l’Onu sans procédure régulière et les détiennent au secret, ce qui équivaut à une disparition forcée. Ces détentions font suite à la décision du gouvernement yéménite d’exiger le transfert des sièges des principales banques hors du territoire contrôlé par les Houthis », indique l’organisation. « Les Houthis utilisent les détentions arbitraires et les disparitions forcées comme un outil de pression politique, alors même que les personnes vivant sur leurs territoires ne peuvent pas subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. Les Houthis devraient immédiatement libérer toutes ces personnes, dont beaucoup ont passé leur carrière à travailler pour améliorer les conditions dans leur pays », dénonce Niku Jafarnia, chercheuse sur le Yémen et Bahreïn à Human Rights Watch.
D’après Human Rights Watch, aucune accusation n’a été portée contre les personnes détenues. L’organisation qui demande à la communauté internationale de tout mettre en œuvre pour la libération immédiate des détenus informe que « le 10 juin et au cours des jours suivants, les autorités houthies ont diffusé plusieurs vidéos (…) » montrant « 10 hommes yéménites qui ont été détenus entre 2021 et 2023 » et avouant espionner « pour les États-Unis et Israël, mais il existe un risque élevé que ces aveux aient été obtenus sous la contrainte ». Les Houthis, également connus sous le nom d’Ansar Allah, sont un groupe armé qui contrôlent une grande partie du Yémen.
Stanyslas Asnan