Rien ne va à la tête du Conseil National de la Jeunesse du Tchad (Cnjt). Depuis quelques jours, les responsables de cette représentation de la jeunesse se lancent dans des chamailleries, jetant ainsi de l’opprobre sur la jeunesse tchadienne.
Tout serait parti d’une circulaire du ministère de tutelle, avisant la mise en place « par élections » des bureaux de coordinations provinciales du Cnjt. Ces élections se dérouleront, au plus tard le 3 août 2024, et ce dans toutes les provinces du pays. Cette note n’est pas bien appréciée par une partie du bureau exécutif du Cnjt. C’est ainsi que dans un communiqué, le secrétaire chargé de bonne gouvernance et porte-parole intérimaire du Cnjt dénonce « des actes et décisions », pris à dessein et en violation des statuts et règlement intérieur de l’organisation. « Lesquelles décisions dont le seul objectif est de semer la zizanie et la division au sein de la jeunesse tchadienne », estime Youssouf Toukafolly. D’après lui, un comité collégial (Cnjt/ministère) d’organisation du 5ème congrès ordinaire du Cnjt a été mis en place par arrêté daté du 27 octobre 2023 dans le but de préparer la tenue dudit congrès. « Cependant, force est de constater qu’à travers un calendrier bien caché, le ministère, (…), multiplie des manœuvres allant dans le sens d’une ingérence dans le fonctionnement du Conseil, (…) », indique-t-il. Le porte-parole intérimaire du Cnjt condamne « cette ingérence » et rejette les termes de la circulaire du ministère, qualifiant le directeur général de la jeunesse, signataire de ladite note, d’être l‘un des instigateurs des crises en milieu jeune.
Et c’est par communiqués interposés que les leaders se lancent dans ces querelles. « Le signataire dudit communiqué n’est par le Porte-parole du Cnjt et la portée de son communiqué engage sa personne et de ses complices. Nous dénonçons cette usurpation à répétition », s’emporte Djeramadji Roland, assurant que le ministre de tutelle n’a pas violé les dispositions statutaires de ce regroupement de jeunes. « Toutes les actions et les mesures prises par le ministère, obéissent strictement à l’article 1 du règlement intérieur du Cnjt (…). C’est à ce titre que, le ministre convoque le Bureau exécutif national (BEN) du Cnjt à une rencontre de prise de contact en date du 03 juillet 2024 dans son Cabinet. L’organisation des élections (provinciales et nationales), l’organisation de la fête nationale et du forum national de la jeunesse, constituent les attentes exprimées au nom du Ben, par le président du Cnjt Abkar Al-amine Dangaya », ajoute-t-il. Et c’est au regard de ces attentes assure-t-il que, le ministre a instruit pour la tenue de ces élections. Le secrétaire général du Cnjt invite ses collègues du bureau, à « circonscrire leur agitation porteuse des germes dommageables pour la jeunesse tchadienne ». « Nous ne pouvons pas valider des résolutions en commun accord avec le ministre et revenir contester suivant nos ambitions électoralistes et des intérêts mesquins », martèle Djeramadji Roland qui exhorte le gouvernement et les organisations et mouvements associatifs des jeunes à ne pas accorder de crédit au communiqué signé par « un fictif porte-parole » du Cnjt.
Mais les choses ne se sont arrêtées là. Dans un autre document daté du mardi 16 juillet, le secrétaire chargé de la bonne gouvernance revient à la charge pour dénoncer les agissements de son secrétaire général. « Ces communiqués, (…) sont de nature à faire l’apologie de la division entre les jeunes et sapent les efforts des autorités en matière de cohésion », note Youssouf Toukafolly.
Entre le président du Cnjt Abkar Al-amine Dangaya et son secrétaire général Djeramadji Roland, c’est le « je t’aime… moi non plus » et ce depuis les salles des amphithéâtres de l’Université de N’Djaména. En janvier dernier, les deux hommes ont failli, pour le moins qu’on puisse dire en venir aux mains.
Stanyslas Asnan