Au moins 87 personnes ont été exécutées en Iran, au cours du mois qui a suivi les élections présidentielles de juin, d’après les décomptes de l’organisation non gouvernementale Iran Human Rights. Rien que le 7 août dernier, « l’État a procédé à 29 exécutions de masse ».

Pendant ce temps, les autorités iraniennes saluent les récentes élections comme la preuve d’un véritable changement. D’assassinats d’État à assassinats d’État : où est le changement exactement ? Les derniers chiffres de ce que d’aucuns qualifient de « meurtres prémédités commis par l’État » en Iran sont tout ahurissants. Une centaine de personnes exécutées notamment des condamnés pour « meurtre avec préméditation », ainsi que pour d’autres crimes violents et des délits liés à la drogue. Parmi les personnes tuées par les autorités figurent des personnes condamnées pour « des actes commis par les autorités elles-mêmes » et pour le fait de participer à des manifestations pacifiques. « Cependant, les condamnations prononcées par les tribunaux iraniens suscitent toujours des interrogations, compte tenu des graves violations des procédures et des procès inéquitables », dénonce l’organisation pour qui, les citoyens ont le droit fondamental à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Une atteinte à la dignité humaine, la peine de mort qui est l’après l’organisation particulièrement cruelle dans son caractère définitif et elle est inévitablement marquée par la discrimination, l’arbitraire et l’erreur. « L’Iran a été responsable de 74% de toutes les exécutions recensées dans le monde l’année dernière ou de tout autre pays où elle est appliquée, comme les Etats-Unis, la Chine, l’Afghanistan, l’Irak et la Biélorussie », rappelle Human Rights Watch. L’organisation, estime qu’« aucun gouvernement ne devrait commettre de meurtres prémédités contre ses citoyens et « aucun gouvernement ne devrait avoir ce pouvoir ».

D’après Human Rights Watch, si l’intention des autorités iraniennes est d’utiliser la, peine de mort pour intimider les gens et les réduire au silence, cela ne semble pas fonctionner. « La résistance continue, même à l’intérieur des prisons. Les détenues du quartier des femmes de la prison d’Evin participent depuis des mois à des manifestations contre la peine de mort. Elles ont de nouveau manifesté le 6 août, après l’exécution de Reza (Gholamreza) Rasaei dans une autre prison, un Kurde arrêté lors des manifestations nationale (femmes, vie, liberté de 2022) », affirme la note.

Human Rights Watch assure que la brutalité « meurtrière des autorités iraniennes se poursuit, mais elle ne détruit pas l’esprit humain » et les « Iraniens continuent courageusement à revendiquer la décence humaine ».

Stanyslas Asnan