Le comité de crise des retraités militaires et civils a organisé un sit-in ce 10 juin 2024 devant le siège de la caisse nationale de retraités du Tchad dans le 5e arrondissement de N’djamena.

Délaissé à leur propre sort les retraités militaires, civils, veuves et orphelins ont exprimé leur mécontentement ce lundi 10 juin 2024. Le mobile de ce sit-in est de réclamer leur pension du 3e coupon et les arriérées impayés. Selon Blagué Jean Ngaba président du Comité de crise, le gouvernement n’a pas honoré ses engagements. « Si on est là assis devant la CRNT c’est simplement pour réclamer notre droit. Le gouvernement a signé une convention avec l’IRT et les trois autres syndicats pour payer nos arriérés. Mais il n’a pas respecté son engament, ces arriérés sont restés intacts. On demande le départ du directeur. Nous exigeons également au gouvernement de placer un retraité comme nous pour mieux nous gérer », s’emporte Blagué Jean Ngaba.

Les retraités n’entendent pas reculer si rien n’est fait pour solutionner leur problème. Mme TOLBAYE LUCIE, une autre retraitée ne cache pas sa colère. « Notre galère n’émeut pas le gouvernement tchadien alors que nous avons servi ce pays. Maintenant que nous sommes devenus des sujets âgés et réclamons nos dues pour prendre soin de nous, on nous refuse. Cette fois-ci, nous ne nous laisserons pas faire. Nous exigeons qu’on nous verse le plus tôt que possible notre pension du 3e coupon et nos multiples arriérés qui s’élèvent à 15 millions pour certains 10 millions pour d’autres », lâche-t-elle. Comme le président du comité de crise, Mme TOLBAYE LUCIE, exige également le départ imminent du directeur de la CRNT.

Beaucoup d’entre eux vivent des situations sociales difficiles et précaires. C’est le cas de DJIM AM ABEL. « Je suis allé à la retraite depuis 2010. J’ai une arriérée de 7 millions. Depuis lors, on n’arrive pas à payer nos loyers, à se soigner, on mange très mal d’ailleurs dit, lui aussi », se plaint-il. « Vous voyez toutes ces personnes non voyantes, dépassées et fatiguées ? Ce n’est pas tout, il y a ceux qui sont malades et découragés qui ne viennent plus réclamer », poursuit DJIM AM ABEL. Avons-nous vraiment besoin de venir chaque fois nous asseoir là pour demander ce qui nous revient de droit ? s’interroge-t-il.

Maxime Fatime Nemega