Le Collectif des Associations des Jeunes de la Province du Logone Occidental à travers un communiqué de presse, signé par KOULARESSEM Peurbo et DJIMNDOLEDINGAM Théodore informe l’opinion nationale et internationale que depuis le début de la saison des pluies, les conflits éleveurs- agricultures dans le Département de Ngourkosso sont récurrents et appelle les hautes autorités à prendre des mesures urgentes y relatives.
Selon les signataires, dans le canton Goré, sous-préfecture de Békiri, il y a plus de trois mois déjà, qu’une unité de forces de l’ordre est installée dans le village Naman par les autorités administratives et militaires du Département dans le but de surveiller les espaces situés au bord du fleuve Logone qui s’étendent sur plusieurs hectares afin de servir de pâturage aux bétails. « Depuis leur installation, des violations, des menaces, des intimidations et des abus d’autorités de toute sorte pèsent sur les paysans dont l’arrestation des chefs traditionnels et coutumiers des villages Nangnda, Mbaguembaye, Karwa et Madana injustement et conduits devant les autorités militaires et administratives du Département avant d’être libérés », relate le communiqué qui ajoute qu’il y a également la destruction des champs du village Tané par les troupeaux sans être dédommagés.
Toujours dans le canton Goré, explique le collectif, il a eu lieu une bagarre le 26 juin 2024 dans le village Mbaguembaye entre paysans et éleveurs occasionnant malheureusement des blessés de part et d’autre. Cependant, déplore-t-il, l’enfant du terroir blessé est abandonné à son triste sort à l’hôpital actuellement sans aucune prise en charge et que l’éleveur qui l’a poignardé aurait pris fuite. « Tandis que le second éleveur qui a été blessé, réclame une somme de 460 000 F CFA comme frais médicaux. C’est la Compagnie de la Brigade de Recherches de Benoye qui oblige la population à cotiser pour payer en arrêtant le chef de village de Mbaguembaye et l’un des cousins germains du jeune homme blessé le 25 juillet 2024 et actuellement gardés à la brigade de recherches de Benoye tandis que dans le village Loroum, des hectares de maïs sont dévastés dans la nuit du 24 au 25 juillet 2024 », présente le collectif des associations des jeunes.
En outre, dans le canton Bourou, des paysans et des chefs traditionnels sont quotidiennement arrêtés, tabassés dans leurs champs et se vus confisquer quarante-deux de leurs bœufs d’attelage sous prétexte qu’ils ont occupé des parcelles appartenant aux éleveurs puis sont conduits manu militari et gardés à la brigade territoriale de Benoye à la merci de toutes les intempéries.
Devant cette situation, le collectif rappelle au Gouvernement de la 5ème République qui ne cesse de clamer haut et fort « le vivre ensemble pour un Tchad uni » qu’en aucun cas, il ne doit rester insensible et continue de garder un silence qui pourrait être qualifié de complice de cette situation contraire aux principes de la Constitution et des autres instruments nationaux et internationaux ratifiés par notre Pays. De ce fait, il interpelle les Plus Hautes Autorités compétentes du pays à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à ces agitations, qu’il qualifie de prémices de conflit intercommunautaire.
Pour finir, le collectif des associations des jeunes du Logone Occidental condamne avec la dernière énergie tout ce qui se passe dans les sous-préfectures de Békiri et de Bourou. Il demande le retrait pur et simple dans un bref délai les militaires installés dans les cantons Goré et Bourou afin de laisser les paysans s’occuper de leurs travaux champêtres, la cessation des menaces, intimidations sur des paysans et la libération sans condition du chef de village de Mbaguembaye et du cousin germain du jeune homme blessé et le départ sans conditions du Préfet de Ngourkosso et du commandant de la Compagnie de la Brigade de Recherche.
Le collectif des Associations des Jeunes demande aux différentes communautés locales de rester serein et promouvoir la cohabitation pacifique, le vivre ensemble et l’unité prônés par les plus hautes autorités de la 5ème République.
Saturnin Asnan Non-Doum