Débat sur le genre :
Les femmes des 2ème et 5ème arrondissements exhortent les hommes à être reconnaissants
Dans le cadre de la vulgarisation de la politique nationale genre au Tchad, le Cefod a organisé des conférences-débats sur le genre les 17 et 18 août 2021 dans les communes du 2ème et 5ème arrondissements de la ville de N’Djaména.
A l’entame de son liminaire, M. Noël Madjiyakoum, a indiqué que la question de la participation de la femme au développement, à la prise de décision a toujours figuré en bonne place dans les politiques publiques. Elle fait face à des contraintes structurelles persistantes qui constituent un frein au développement durable. Pour promouvoir cette participation, le gouvernement tchadien a adopté depuis 2016, la Politique Nationale Genre. Malheureusement, cette politique est peu connue. Beaucoup de femmes ne parviennent pas à se faire entendre quand elles réclament leurs droits. Pour le conférencier, les inégalités basées sur le genre sont multiples. Et leurs impacts sur la participation de la femme sont alarmants. Pourtant, les femmes restent le pivot des familles et assument beaucoup de responsabilités dans la gestion des ménages. Pour ce faire, les filles et les garçons doivent être traités sur un pied d’égalité dans la famille, bénéficiant des mêmes chances et opportunités de réussite à la maison tout comme à l’école. M. Noël Madjiyakoum a invité les femmes à ne pas se sous-estimer.
Dans les échanges, les femmes ont apporté des témoignages poignants. Madame le Maire de la commune du 5ème arrondissement, Mme Fatimé Ahmat Mahamat, déclare : « J’ai perdu mon mari et je ne n’avais aucun soutien. Je me suis battue pour m’occuper de mes enfants. Aujourd’hui, je suis fière parce que tous mes enfants ont réussi ». Elle invite, par conséquent, les autres femmes à serrer la ceinture et ne jamais baisser les bras : « N’attendez jamais le soutien pour faire quelque chose. Soyez des femmes battantes », conseille-t-elle. Une autre femme, issue d’une famille de 5 enfants dont 2 garçons et 3 filles, quant à elle, a déploré l’ingratitude des hommes. Pour elle, beaucoup de jeunes qui réussissent grâce aux soutiens de leur mère ne sont pas reconnaissants. Dès qu’ils se marient, ils ne pensent qu’à leurs femmes et leurs beaux parents. Ils s’en fichent de leurs parents géniteurs. Parmi ses sœurs, informe-t-elle, elle est la seule fille qui exerce un travail salarié. Bien que ses frères soient des fonctionnaires de l’Etat, aucun d’eux ne vient en aide à la famille. Elle est la seule à soutenir la famille dans toutes les situations.
La conférence s’inscrit dans le cadre de la réalisation du projet du CEFOD « Diffusion et Opérationnalisation de la Politique Nationale Genre au Tchad », soutenu par le Fonds des Nations Unies pour la Démocratie (FNUD).