Le 5 mars 2025, le Centre d’Etude et de Formation pour le Développement (CEFOD), a procédé à la mise en terre de plusieurs plants de citronniers et de manguiers sur son site à Kalam-Kalam, une localité située à une trentaine de kilomètres au sud de N’Djaména. La mise en terre de ces plants est une des activités de la mise en œuvre du projet de création du centre agro écologique.

Étudiants du Cefod Business School (CBS), populations riveraine de Kalam-kalam et de Kournari ont convergé sur le site du Cefod pour la mise en terre des arbres fruitiers. La délégation a été conduite par le Directeur général, le Père Alain-Michel Tang, et le Directeur administratif du Cefod, et quelques membres de l’administration du CBS.

Un centre pour la formation et l’encadrement des agriculteurs

Selon le Directeur général, père Alain-Michel Tang, la plantation de ces arbres est une première étape dans la mise œuvre des activités du centre agro-écologique. Ce qui motive la création de ce centre agro écologique à Kalam Kalam est la vulnérabilité économique du pays. En effet, la part de l’agriculture tchadienne dans l’économie nationale est estimée à 23% du PIB, dont 20% proviennent de la production vivrière et 3% des cultures de rente. Il sied de relever que la dépendance du pétrole influence sur la capacité du pays à lutter contre la pauvreté dans la mesure où les dépenses publiques, largement financées par les recettes pétrolières, restent très sensibles aux chocs externes, en particulier la volatilité des prix du pétrole. Pourtant, le pays dispose d’une superficie totale de terres cultivables estimée à 39 millions d’hectares dont environ 4,5 millions d’hectares, en moyenne sont cultivés annuellement pendant les cinq dernières années.

Les systèmes de production des denrées alimentaires actuels ne permettent pas aux producteurs de se nourrir convenablement et en quantité suffisante. Le manque d’infrastructures, la dépendance aux conditions climatiques et la temporalité des cycles de production, la saisonnalité des revenus ne permettent pas de développer une agriculture qui contribue à l’élimination de l’extrême pauvreté, de la faim et de la malnutrition. Pour cela, il est nécessaire de promouvoir une approche visant à transformer et réorienter le développement agricole face aux réalités des changements climatiques. Afin de transformer les systèmes agroalimentaires de manière innovante, il est fondamental d’y intégrer les principes de durabilité qui doivent se traduire par des appuis techniques, l’éducation environnementale, l’amélioration de l’égalité des genres et des mécanismes d’accès inclusif aux moyens de production ainsi que le développement d’aliments de qualité. D’où la création de ce centre agro écologique à Kalam Kalam. Cette vision répond aux objectifs du Cefod comme centre de développement qui milite pour un bon encadrement et la lutte pour une autosuffisance alimentaire.

L’agroforesterie, un moyen efficace de développement du monde rural

Klamadji Abraham, ingénieur agronome qui a coordonné et supervisé l’opération, partage cette vision. Pour lui, « la plantation d’arbres crée un microclimat protégeant le sol de l’érosion, et limite l’évapotranspiration. De ce fait, la terre reste bien fertile ». La manière dont les communautés produisent et transforment les aliments aujourd’hui a des répercussions néfastes sur l’environnement et le climat. Aussi, ajoute l’agronome, « l’agroforesterie conduit à une stabilité économique et la création de variation économique à travers les gains du maraîchage pour l’agriculteur ».

La création d’un centre agro-écologique est un moyen de promouvoir le développement des systèmes agroalimentaires performants qui s’inscrivent dans des principes de la durabilité et qui s’attaquent aux causes profondes de la pauvreté et de la faim.

Dionto Kevin