Le Dialogue National inclusif et Souverain (DNIS) restera l’un des temps forts de l’année 2022. Un temps fort en raison des attentes des populations placées en l’évènement, une chronologie marquante dans l’histoire sociopolitique et la marche du Tchad.
Tous les yeux des filles et fils du Tchad étaient rivés sur cette rencontre au sommet. C’est le moment où jamais de songer à la refondation du Tchad. Diagnostiquer les maux qui minent l’épanouissement des Tchadiens, laver le linge sale en famille et songer sereinement au devenir d’un Tchad radieux, riche de ses diversités et dont les voisins admirent ses enfants. C’est à cela qu’il fallait parvenir.
Le gouvernement de transition aura réussi le pari à travers le Comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif (CODNI) de traduire dans les faits ce projet. Les quelques 1500 délégués, différentes obédiences confondues, ont confronté leurs idées du 20 août au 08 octobre 2022. Des différents échanges, il en a découlé des résolutions (fortes), à charge pour le Haut comité de pilotage chargé du suivi et de la mise en œuvre des résolutions du Dialogue National Inclusif et Souverain de les traduire dans les faits. Mais là, s’arrête la reconnaissance de ce mérite.
Pour un dialogue qui se veut inclusif, la mise à l’écart de certains acteurs politiques et forces vives, et non des moindres, a hypothéqué de bout en bout le cours de l’événement, qualifié de « non-événement » par ces contestataires. Les convulsions qui en ont résulté avec, au summum, les massacres résultant de la manifestation du 20 octobre 2022, resteront comme l’une des pires pages d’histoire que le gouvernement de transition ait écrites. Le DNIS est une occasion manquée pour réconcilier les descendants de Toumaï. Bien au contraire, il a exacerbé le ressentiment de beaucoup de personnes. Pour une refondation nationale, c’est plutôt à un véritable flop qu’on a assisté. La paix des cœurs, les jalons d’un Tchad nouveau, ces concepts sonnent creux pour bien de Tchadiens. Les vieilles habitudes ont la peau rugueuse, dit un adage. Et certains faits –quelques mois après la clôture du DNIS – semblent conforter nos analyses dans ce sens : népotisme, corruption, violations des droits humains, injustice sociale…Comme si on a réuni 1500 personnes pour rien, histoire d’amuser la galerie. Doit-on toujours continuer dans la même lancée ? Doit-on, toute honte bue, toujours perpétuer nos « réalités tchadiennes » ? Non ! Inspirons-nous des autres nations qui, malgré qu’elles aient touché le fonds du chaos, ont fait preuve d’une résilience admirable. Oui, nous le pouvons ! Pourvu que nous le voulions.
Vivement que l’année 2023 puisse charrier avec elle l’espérance commune de tous les Tchadiens et Tchadiennes d’aspirer à un Tchad de paix, de sécurité et d’équité sociale. Un Tchad nouveau prospère où les ressources nationales sont équitablement partagées et où chacun se sent véritablement chez lui, vivant en harmonie avec les autres.
Meilleurs vœux et que Dieu bénisse le Tchad!
Mbaïdedji NDjénodji Frédéric