Le Gabonais First !
Le gouvernement gabonais a interdit certaines activés aux étrangers vivant sur le territoire gabonais. Cette interdiction a, diversement, été appréciée dans le reste du continent. Quelles sont les activités concernées par cette mesure ?
Le plus grand nombre d’étrangers vivent des petites activités généralement. Certains s’adonnent à la vente des repas et les produits artisanaux, à la coiffure, à la réparation de chaussures sur la voie publique. D’autres exercent les petits jobs tels que la peinture et l’entretient de bâtiments.Ce sont justement les activités qui sont désormais interdites par le gouvernement. Sur la toile, beaucoup d’internautes voient une mesure discriminante. Elle n’est ni moins ni plus qu’une manière d’expulser les étrangers du sol gabonais, commentent d’autres. Outre les réseaux sociaux, le Bénin, à travers un communiqué officiel a regretté cette mesure qui ne favorise pas l’intégration africaine.
Qu’est-ce qui justifie cette décision ?
Le gouvernement gabonais est libre de mener la politique sociale de son choix. Dans un monde marqué par les défis sécuritaire, climatique, économique chaque dirigeant déroule la politique sociale qui redonne espoir à sa population. En interdisant certaines activités informelles aux étrangers, le président Brice Clotaire Oligui Nguema semble avoir été séduit par la politique protectionniste du président américain Donald Trump. Il faisait partie des Chefs d’Etats africains invités à la Maison Blanche par le théoricien de l’America First, l’Amérique d’abord. En clair, le président Clotaire Oligui Nguema veut donner de l’espoir notamment à la jeunesse qu’il est possible de trouver du travail dans leur pays. En tant que bon père de famille, il se souciera toujours, en premier, du bien-être de ses enfants avant de se soucier du bien-être des enfants des voisins. Quoi de plus logique et de plus normale. Quant aux frères et sœurs africains, passé le temps de l’émotion, ils comprendront le bien-fondé de la mesure.
Au demeurant, le protectionnisme semble de retour dans le monde, et l’Afrique n’y échappera pas. D’autres pays emboiteront certainement les pas du Gabon. Souhaitons seulement que cette politique de la préférence nationale ne s’accompagne pas de violents affrontements opposant étrangers et nationaux comme ce fut le cas en Afrique du Sud, il y a quelques-années. En effet, les ressortissants nigérians, zimbabwéens et congolais avaient vu leurs boutiques saccagées par des Sud-Africains qui les accusaient, à tort ou à raison, d’occuper leurs petits jobs. L’ampleur de la violence ayant aussi fait des victimes dont des morts avait poussé l’intellectuel camerounais Achille Mbembé à pondre un article poignant dans le journal français Le Monde intitulé : « Mandela, réveille-toi ton peuple devient fou ».

